Tableaux en poésie

Les poemes ci dessous etc etc.... 

Tourbillon de fleurs - Les ombrelles Par Anick Baulard, poête

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Ombelles de jour
ombelles de nuit
comme une explosion de lumière
qui s'épanouirait en bouquet
Bouquet de jour
bouquet de nuit
comme une effilochée
de fusées d'artifice
qui auraient perdu leurs couleurs
juste entre chien et loup
Tranches de jour
tranches de nuit
lorsque fleurissent les ombelles
Ouvrir les yeux
fermer les yeux
mais qu'il soit jour
ou qu'il soit nuit
leur graphisme longtemps
hantera nos paupières.

New York 2 - Par Anick Baulard, poête

Tableau newyork

Oserait-on encore se hasarder
sur la passerelle suspendue
là-haut
entre ciel de cendre et terre de neige ?

Oserait-on franchir l'espace
entre deux mondes opposés
entre la ligne horizontale
d'un passage vers l'aventure
et les verticales certitudes
de vies rangées en cases tristes ?

Oserait-on encore espérer
que l'on pourrait gratter le ciel
en construisant toujours plus haut
en empilant le genre humain ?

On aurait pu, peut-être, y croire
...jusqu'au 10 septembre au soir !

Lumière cuivrée - Bateaux (Anick Baulard, poête)

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Et les bateaux
et leurs reflets
sur la mer aux tons improbables
Et les grand-voiles
et les gréements
sur le ciel en ombres palpables

Il n'y a qu'en nos rêves
que la mer et le ciel
en orange se donnent
Il n'y a que la nuit
qu'un tel soleil rayonne
et que les bateaux m'emportent sans regret
que les bateaux s'arrachent à leur reflet
pour m'emmener ailleurs
Un ailleurs qui aurait
des parfums d'infini
un ailleurs qu'on voudrait
plus beau, plus grand qu'ici...

 

Nuit argentée - La fée d'argent (Anick Baulard, poête)

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Pendant la nuit
une nuit blanche
au milieu de la nuit noire
une fée était passée...

Elle avait décrit en son vol
des arabesques écarlates
des volutes de libellule
Elle avait déversé sur moi
la poudre d'argent de ses ailes
pour faire scintiller mes rêves
et réveiller en ma mémoire
tous les arômes évadés
du mince papier argenté
du chocolat de mon enfance.

L'origami Papiers de soie (Anick Baulard, poête)

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Petits papiers secrets
aux fragiles promesses
de roses, de parfums
exhalés au grand vent

Petits carrés de soie
que l'on touche à plaisir
pour en sentir la trame
en éprouver le grain

Petits mots de douceurs
que l'on dit à l'oreille
juste pour le plaisir
juste pour le bonheur

Rêves évanescents
que le brise disperse
origami léger
d'un volatil printemps.

Au cœur du Volcan Voyage intersidéral (Anick Baulard, poête)

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On plongerait au cœur
d'un soleil vénéneux
au cœur d'un lac d'argent
ou d'un puits de mercure

On brûlerait au sein
d'une étoile écarlate
dont les rayons en fleur
s'enfuiraient, apeurés

On fondrait au brasier
d'une comète rouge
tournoyant, tournoyant
dans un ciel cauchemar

Oh, s'envoler là-haut
et rencontrer, peut-être,
l'infini, le toujours
dont on a tant rêvé

La Galaxie (Franck Coppin, poête)

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Chaque atome de poème
— il n'en manque pas un —
Se souvient d'une ère lointaine
Où l'Univers encore timide
Gardait au coeur de son coeur
A l'abri du premier battement
Les couleurs qu'il n'osait montrer
De peur d'en rougir
De peur qu'on ne s'en moque
De peur de n'y gagner
Que des bleus à l'âme
De peur de s'en défendre
En vert et contre tous
De grisaille en grisaille
En paix mais monotone
Il n'imaginait pas
Qu'un jour viendrait où l'artiste
Percerait le coeur de son secret
Et les secrets de son coeur
Qu'un jour viendrait où la toile
Eclaterait en mille tourments
En millions de colères
En milliards d'espérances
Toutes les couleurs qui manquaient
A cet Univers trop timide.

Tourbillon de fleurs (Franck Coppin, poête)

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Je crains d'avoir trop longtemps
Fait face au regard du soleil
Le mien se brouille maintenant
Je crois voir des myriapodes
S'agiter dans une mare
Epaissie par l'automne
Mais je découvre des pistils
Inspirés par le vent coquin
Qui berce les premiers émois
Puis je devine les neurones
Qui se débattent hors du temps
Dans la bouillie de mon cerveau
Je discerne bien, ici où là,
Quelques notes de musique
Pour faire bonne mesure
Mais le reste se brouille
Face au regard du soleil
Et face au regard du soleil
Le reste, en fin de compte,
Le reste importe peu.

Bleu azur (Franck Coppin, poête)

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Deux bulles insoumises
Echappées d'une flûte
La tête me monte au champagne
Je m'y mire par hasard
Mais je ne vois de moi
Que quelques pensées hirsutes
Quelques chagrins trop policés
Tracés à l'équerre d'un coeur
Qui n'a jamais appris à rêver
Pourquoi suis-je étonné
De ce reflet étrange
Dans bulles insoumises
De ces yeux ronds
Qui me sont inconnus
Et qui sont miens, pourtant ?
De ces joues gourmandes
D'une ivresse élégante
Que je n'ose accepter ?
Deux bulles insoumises
Echappées d'un océan
Les embruns me montent au visage
Je m'y mire par envie
Et je ne vois de moi
Que l'embryon d'un lendemain
Qui tarde à se lever
Mais qui, c'est sûr, me lèvera
Et m'apprendra, c'est sûr, à rêver.

Féerie au naturel (Franck Coppin, poête)

P1130034

Un jour viendra
Où nous serons enfants
Un jour viendra
Où nous ne saurons plus
Lire, écrire, ni haïr
Sans honte et sans remords
Un jour viendra
Où nous ne serons plus
Comme il faudrait : sages
Comme on le voudrait : polis
Comme on l'ignorait : prisonniers
Un jour viendra
Où nous nous bâtirons
Des châteaux en brindilles
Où nous nous dresserons
Des banquets de fraises des bois
Nous nous en mettrons plein les doigts
Et nous chanterons la bouche pleine
Sans honte et sans remords
Un jour viendra
Où les fées existeront
Où les trolls n'auront plus peur
Où chaque cheveu d'herbe
Nous dira qu'après tout
Nous avons bien le droit
De ne plus être sages
De ne plus être polis
De ne plus être prisonniers.